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Le sel, perfide ennemi

Les chroniques de la vie ordinaire : le sel,  perfide ennemi... Tandis que je sirote un samedi matin mon café au bistrot turque de la gare, méditant sur le chiffre 42... Un habitué de l'établissement, assis à la table d'à côté, après avoir longuement contemplé son bol d'arachides, le verre à bière posé à côté, déclare au tenancier qui passe que la salaison des cacahuètes poussait à l'excès : "- La dernière fois elles étaient parfaites, pas trop salées. " Le vendeur de limonade, à l'austérité turcique habituelle, bougonne un peu puis lui répond : "- Michel, c'est la même marque et le même fournisseur. On va les chercher en lots. Mais, tu vois parfois certains paquets sont moins salés et d'autres fois il y a des miettes pleines de sel. " " - Tu sais si je dis cela c'est pas pour t'embêter mais parce que je prends des médicaments pour l'hypertension. " "- Y'a pas de soucis Michel. Le prochain lot sera peut êtr
Articles récents

La géolocalisation du vocabulaire

La dimension temporelle, voir sociale, de la notion de géolocalisation du vocabulaire m'échappe le plus souvent, par manque de temps sans doute. L'autre jour, relatant son week-end, l'apprenti mentionna son passage à " la salle". Ces simples mots génèrent à présent des images de salles de musculation -fitness. Alors que dans les années 90, le lieu regorgeait de flippers, baby-foots, bornes d'arcades...  *** * Instantanés - Ligne 14 " Quoi, il n'est pas encore rentré? Ben , localise le ! Dis lui de rentrer, il a cours demain. " (Un cadre au téléphone) Instantanés - Ligne R Elle stoppe un instant sa marche pour continuer à tapoter son smartphone, avant de lever la tête, refaire quelques pas en cherchant une place. Plus aucune côté couloir. Elle repart. (Une voyageuse africaine)   *** * Nouvelles définitions : Tiktokeur [mot masculin, mais ce n'est plus sûr] Vidéaste de très courts métrages sur un réseau social Explication : lieu quasi-virtu

Comme hier

Je me suis rendu compte il y a longtemps que ma plume ne s'épanouissait que dans la mélancolie. Et bien loin de l'orbite des famines  à vouloir conquérir le monde, n'en déplaise à Raymond. Encore aujourd'hui comme hier... Nous filions dans la nuit avec pour image rémanente cette scène de traversée capitale, et dans un ton dramatique, nous tentions d'atteindre une ligne de fuite dépourvue de couleurs, entre obscurité de black-out et l'étourdissement de néons d'enseignes à l'éclat vif, encore ouvertes. Ici gisaient, évocateurs, les souvenirs ici d'un photographe de baiser, là d'un directeur lumière de la bête, enchantant le monde que nous fréquentions. À présent nous louvoyons sur nos espace imparti, les remplissant de stratégies d'évitement. Sera-ce si bien demain et encore mieux après ?

Août se cherche un peu

Ainsi s'achève...  FIN Ces lettres ont cette saveur de l'éphémère joie d'un accomplissement de fin d'été.   夏の果 marque pour moi cette apogée imaginaire du basculement dans un autre univers.  L'été à Paris, lui, est à apprivoiser, tant ses pics de chaleurs sont de plus en plus redoutés dans des logements mal adaptés... Dormir à plus de 30 degrés cela épuise.  La chance fut sans doute la venue de quelques vagues de fraicheurs brisant la monotonie calorifère . Cet été parisien offre  pourtant des opportunités et promesses de  motivations pour des activités souvent inabouties le reste de l'année : ici une lecture de roman, là un développement photos... Et puis, profitant de l'absence d'activités extra-professionnelles pendant deux mois, j'ai décidé de me remettre à écrire des nouvelles. L'envie était revenue il y a quelques mois, à l'occasion d'un voyage au Japon, avec une interrogation : où écrire à Tokyo ?  L'autre jour K me conseillait

Night is calling

Seule la nuit à Paris appelle et apaise

En route vers le crime

Il serait souhaitable de se faire violence et de profiter de toutes les occasions inattendues ou provoquées, pour découvrir et profiter d'un voisinage inconnu. Même sans y habiter, nous sommes, de la ville, les quartiers que nous fréquentons. Ici un côté du 10e que j'ignore, sur le chemin du théâtre... Des brasseries nouveau genre, un bibimbap Franco- coréen, et là, étonnamment, un magasin d'appareils photos japonais cerné de poubelles montées comme un blockhaus. Dieu que Paris s'enlaidit au contact de divers impératifs modernes (au choix : écologie ou sécurité). Et puis enfin , le théâtre des papys trublions, qui ne font plus de la résistance depuis longtemps, mais peuvent pousser au crime : À parler de Paris et ma relation complexe avec elle, j'en oubliais l'essentiel. Lorsque Conan Doyle et son ami Bernard Shaw montent précipitamment dans l'Orient Express à la suite de désordres civils en Turquie, cela ne peut que mal finir... Si toi aussi tu apprécies de

Lecture caniculaire

"Quand la route fut dégagée, la voiture redémarra et je laissai derrière moi Boone, mon printemps et mes saumons. J'étais venu ici pour avoir une histoire à raconter, mais il se passa un certain temps avant que je ne trouve quelque chose à dire." - PETE FROMM   Le bleu ondulé du ciel me frappe à la sortie du métro de la quatorze, le public étonnant de la chaine de la grenouille, enfouit ses frites au clacos, tacos et pintes à bière, la sueur coulant sur les visages. Rouges écrevisses, les femmes ne sont plus belles. Il est 15h30. Je soliloque souvent dans mon paysage mental, les trouvant courageux, avant de reprendre mon livre sur l'hiver, pour quelques pages encore, marchant dans la rue. Mieux vaut risquer sa vie distraitement à tourner des pages d'un livre qu'en passant son pouce sur un écran. Pete Fromm, dans un roman autobiographique sur son hiver à Indian Creek, me parle : Il ne s'agit sans doute pas de l'un des écrivains de l'école du Montana