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Affichage des articles du 2012
Dimanche 9 décembre à 1heure 30 du matin, je me mettais à écouter Yun Sun Nah chanter Avec le temps sans trop y croire. Je n'arrivais plus à dormir sans un cachet ou une bière. Entre les deux il faut choisir. Ou ne rien avaler mais garder un sommeil agité. Depuis il ne reste plus qu'une solitude et tristesse avec la certitude d'une finalité pleine de regrets. ***** J'ai repris le chemin de la cuisine approximative. Au début je ne savais pas quoi préparer d'autre qu'un pot-au-feu, mais depuis je suis entré en résistance et j'insère du Daikon dans le pot-au-feu. Je relève la soupe d'un peu de shoyu, prépare une soupe miso... De temps en temps. Il faudra donc que je me mette aux tsukemonos (pickles japonais). Non par la volonté de vivre dans un passé factice, mais parce que je suis la somme de ces expériences et les plats que j'ai aimé font partie de moi désormais. ***** La montée des marches numérotées de la station de la bibliothèque

Une vie faite de fragments

Ce matin aux heures dorées, le lever me laissait une saveur étrange après plusieurs nuits d'insomnies répétées. Je me remémorais dans un état proche de l'inconscience mon passage dans la maison familiale.  Et cette "boite à souvenirs" où j'avais entreposé ce qui me reliait à elle... Des photos... ... des fragments de poèmes de mirliton parfois inachevés... Comme celui-ci, qui me revenait aussi clairement que si je l'avais écrit hier : Le train : Alors que ma raison déraille Le paysage se défile sans cesse Et mon pauvre cœur qui défaille Pour me ramener à toi se presse (avril 2004) Nous nous étions rencontrés l'année d'avant et débutâmes notre histoire en janvier 2004. Des vies séparées par plusieurs pays pendant un peu plus d'un an. Je repartais la voir cette année (2004), le mois suivant cette composition, laquelle m'était venu dans un RER dans le cadre de l'attente insupportable.  Il y avait à l

Les cartes postales jaunies de la chambre de la maison familiale

Je passe aujourd'hui quelques jours chez mes parents, à la jikka (maison familiale), avec le chat. La petite bête semble s'habituer après un voyage en voiture un peu difficile...Et un pantalon mouillé par son stress. Ma chambre sert à présent de pièce pour l'ordinateur du père et de rangement des jouets de neveux et nièces en plus d'un clic clac pour les invités. Reste tout un tas d'affaires me concernant ici. C'est à la fois rassurant et angoissant, le retour. Je retrouve mes rangées de livres d'arts japonais à la même place, comme si j'étais parti il y a quelques jours. Ils ramènent à un passé tourné vers l'Est et une notion d'avenir potentiel qui existait. Maintenant. Rien. Je profite donc de ces quelques jours pour faire du tri, du rangement, des cartons. Mes parents envisagent toujours de partir en région pour leur retraite, mais tous leurs enfants et petits enfants sont dans l'île de France. Ils hésitent. Le rangement en boites

Règle n°1 des oeufs en cuisine pour l'homme seul

Après la première règle intitulée "0", tu ne parleras pas des règles pour l'homme seul à autrui, voici la règle de la préparation de l’œuf dur, l'ami bon marché (même bio), plein de protéines, facile à faire pour cet homme dont nous parlons dans le titre. Ne jettes jamais l’œuf dans la casserole d'eau froide mais pose le délicatement afin d'éviter que la coquille se fissure. C'est idiot d'oublier cela car le rendu sera différent : le développement de filaments de jaunes et blancs de manière erratique dans l'eau bouillante sera joli au moins...

Faut-il toujours un titre ?

Il s'agissait d'une "dosokai" (réunion avec d'anciens amis du l ycée) en quelque sorte, un moyen d'expliquer la recherche de quelques sakés à cette épicerie haut de gamme à Paris pour remercier ces amis qui m'avaient récupéré de l'aéroport pour ne pas me laisser seul à ce moment là. Quelques jours plus tard je leurs rendais la pareille. En un sens c'était ce que m'avait conseillé le thérapeute : prendre toutes les occasions pour rencontrer des gens et "remplir sa vie sociale", il y aurait toujours l'occasion de retrouver "un rythme naturel" après. Les gens de l'établissement se souvenaient bien de moi :"tsuma to yoku kimasu ne" (vous venez souvent avec votre femme), bijin desuyone (c'est une belle femme), kanojo wo daiji ni shitekudsai (prenez soin d'elle)... Comment leur dire qu'elle avait décidé de prendre le premier avion direct à prix raisonnable pour octobre... L'inconv

Règle n°1 des plantes d'intérieur pour homme seul

Choses idiotes et notes de chevet pour homme seul...  Règle n°1 de l'élevage des plantes d'intérieur pour homme seul Les plantes d'intérieur sont un héritage. C'est l'une des raisons pour laquelle elle vous a transmis le mode d'emploi : à arroser une fois par semaine. Arroser ne veut pas dire noyer la moquette. Notamment de la plante proche des fils électriques de la borne wifi.

Règle n°1 - du chat pour un homme seul

De toute évidence, la complexité du quotidien vous prend en pleine poire dans le cas de break après une longue période de couple. Il s'agira de quelques notes sur un ton léger. Elles ne reflètent pas réellement la profondeur d'un état d'âme, mais parfois le sourire ou le rire deviennent les seuls remparts... Règle du chat pour homme seul n°1 :  ne pas câliner le chat avec un pull saint james sans avoir de rouleau collant pour pour enlever les poils. L'utilisation de l'aspirateur deviendra alors épique. Et la petite bête vous en voudra terriblement après avoir écourté la séance. Si elle se replace subrepticement devant l'endroit où est posé son peigne en vous lançant un regard plein d'étoiles dans les yeux, attendez vous à ce qu'elle vous boude le lendemain.

01h45 du matin Lundi

Le petit appartement se vide en partie de ses affaires. Cela reste le plus troublant. Aujourd'hui elle a préparé une soupe miso et de l'ankake (sorte de subuta aux légumes uniquement) en grande quantité me dit-elle (pour moi). Du pain : elle en emporte une partie et fera sa propre cuisine là-bas (complexité de sa famille). Elle s'étonne que je n'ai pas plus de questions sur le quotidien alors que tout ce que je pense est cette angoisse et cette page blanche. Elle souhaite que je m'occupe bien du chat... Pour qu'elle puisse éventuellement le chercher en bonne condition (pour un retour définitif au Japon). Couper légèrement les griffes du chat pour éviter qu'il abime les fauteuils (qu'elle n'a pas l'intention de récupérer en cas de séparation définitive). Ne pas oublier de donner de l'eau une fois par semaine aux plantes (comme si elle avait prévenu de revenir). Peut-être est-ce plutôt qu'une contradiction apparente, une logique

Une semaine

Ne reste qu'une semaine. (lundi) Le thérapeute m'a fait ressentir ce désir que j'avais d'un nouveau moment intime - nos relations sont cordialement apathiques - Ainsi cet absence de moment serait un moyen pour elle de se protéger et se préparer à une éventuelle séparation future peut-être . Pour moi ce moment serait un moyen de se dire que nos trajectoires ont encore du sens. Mais si elle décidait quand même de tout arrêter, avoir un moment intime en ce moment rendrait pour moi les choses plus dures dans le futur, selon ses termes. Heureux ? Non. Il y a dans l'air l'idée d'habitudes qui s'arrêterons bientôt. N'allez pas croire que je sois matériel : notre bonheur quotidien se niche dans les habitudes de tous les jours, dans les détails insignifiants tel que le son régulier du couteau pour couper la ciboule (negi), l'odeur du miso... L'auteur de la première gorgée de bierre l'a bien compris, il y a des liens derrrière :un repas, une di

L'amerture et la douceur du curry rice

12/10/2012 Aujourd'hui nous aurons reçu la carte de résident. De 10 ans. Enfin. Pris son billet d'avion  - départ dans 10 jours - pour un break. Et mangé le reste de curry rice d'hier. Incapable d'écrire une ligne de plus à ce sujet. Mais une question demeure. Que reste-t-il de notre monde à nous, issu de nos croisements culturels? ***** 13/10/2012 Tandis que sa playlist jazz se déroule tranquillement et passe à un take 5 d'un certain classicisme, elle prend son bain sans rien dire. Cet après midi nous sommes allés faire des courses notamment en prévision du départ. Les sacro-sains omiyagés rompirent le mutisme qui s'était installé et forcèrent à affronter la pluie. Les personnes chargées de tracer à la craie l'espace et le numéro pour la brocante du lendemain continuaient leur travail, imperturbables. Que dire de plus, le désarroi s'inscrit dans un quotidien qui n'évolue pas. Mais l'approche du départ attriste...

15 septembre

Les pleurotes en tempura sous un soleil de soirée estivale constituaient un petit moment de bonheur... L'entre-deux culturel était sans doute constitué de ces petits moments là. ... Il avait sans doute fallu un petit saut quantique de quelques années pour se mettre à expérimenter diverses choses, revenir sur des traditions et blocages japonais : un packaging inconnu peu rassurant... Ainsi certains savent-ils que des produits japonais organiques sont vendus dans les magasins bio -souvent moins cher- que dans les épiceries japonaises sur la place publique ? Pourtant ils ne sont pas pris d'assaut par une clientèle en relation avec le Japon... Hier j'ai appris que notre carte de séjour serait enfin une carte de résident de 10 ans.... Quand je repense à nos nombreuses allées venues à la préfecture, à se battre pour obtenir une carte de séjour et quand le "saint graal" arrive enfin, son utilité perd un peu de son sens. Après sa réception, nous chercherons un vol v
Le 11 septembre: Hier, 10 septembre, il me fut reproché de ne pas avoir de "shigeki", un peu de poison, d'être trop sérieux : rentrer à l'heure, prévenir quand je rentre à l'heure - je n'ai pas d'aventure extra-conjugale et ne m'enivre pas dans des settai (soirées alcoolisées). Il y avait une image forte qui lui revenait aux lèvres : la terrible famille sazaesan. Quand on y pense un père et un beau fils régulièrement alcoolisés, rentrant à la maison. De nombreux châtiments corporels Jusqu'à une date récente, je m'efforçais de répondre à des attentes de manque : après avoir commencé mon analyse, je me rendais compte que cela n'était pas la solution et là dans sa réflexion, je me voyais me forcer à coucher à droite à gauche et revenir bourré pour combler cette attente absurde dans une mise en scène des drifters (un ancien groupe de comiques japonais, parfois proche des charlots pour la dynamique élastique de certains sketches). Un

nos murs sont remplis de livres d'images...

C'est vrai il y eu des nuages. Mais les nuages ne se racontent pas. Ils se vivent de l'intérieur : l'aviateur se retrouve happé sans être certain de s'en sortir. Le téléphone sonna comme un couperet, juste avant de sortir pour le transfert : les embryons n'ont pas tenus, nous sommes désolés. Pourquoi ? Prenez rendez-vous avec le médecin (rv privé : 2 semaines ; rv public : plus de deux mois). Le temps sera plutôt au clair durant ces deux semaines, jusqu'au rendez-vous pour lequel, le fait de se voir formellement suggérer un donneur sera un choc qui la remuera profondément. Moi je m'habituais sans doute petit à petit. Bien obligé de vivre avec mon équipe réduite : les "c'est pô juste" en regardant dans son caleçon n'amènent à rien. Le message qu'elle entend est un renoncement aux chances de réussite par la voie de la FIV. Pas forcément un passage obligé, car les médecins ne sont sûrs de rien en ce domaine, mais quand même.

...mise à jour 31 05

Regarder l'aiguille de Puregon s'enfoncer lentement dans son ventre. De tout cela en sortira-t-il quelque chose ? On ne s'épargne pas les questionnements : Veux-t-on être parents ? C'est quoi être parent ? En a-t-on le droit ? N'est ce pas le destin qui tente de nous faire renoncer? A quoi tout cela rime-t-il ?... Il s'agit d'une batterie de questionnements que l'on ne se pose sans doute pas avec  autant d'insistance dans le cas de naissances "classiques". Ici le process médicalisé devient tout et vide un peu de sa substance les étapes naturelles de l'acquisition de la parentalité. L'on devient étranger à soi même. ***** La vie en langue étrangère avec ses blocages personnels lui cause parfois du tracas et un certain isolement reconnaît elle. Là-bas, elle n'était pas très expansive non plus mais l'éloignement lui donne un ressenti plus important. Comment partager avec d'autres ses doutes en japonais ? U

Nos liens...

Avec le temps les amis s'éloignent et les liens se distendent - qu'avons nous encore en commun ? -. En un sens, je ne pouvais valider l'adage cynique d'un ami me confiant naguère " l'amitié est plus importante que les amis " et je rapportais instinctivement à ma personne le " quand on veut on peut " ou le " Ceux qui m'aiment prendront le train " de Patrice Chereau. Mais la réalité est plus complexe et les difficultés de la vie distendent surtout les occasions de rencontres. J'avais bien besoin de voire du monde et attendais certainement avec plaisir notre rencontre, un autre univers, alors que toutes mes certitudes s'envolent. En raison d'une rupture, il décommandera à nouveau après avoir déplacé 3 ou 4 fois notre rendez-vous. Tiens, notre précédente rencontre était programmée il y a un an à peu près et fut décommandée pour les même raisons. J'espère en tout cas qu'il surmontera ces événements. La prochaine