Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du 2016

Toutes ces choses dans la cuisine...II

D'aussi loin que je me rappelle, les sorties au restaurant eurent pour destination un restaurant asiatique : ma mère privilégiait des cuisines qu'elle avait dû mal à exécuter. Avec le temps, elle développa son répertoire, nous faisant découvrir une palette de recettes extraordinaires. Puis j'ai poursuivi cet intérêt par le biais d'une cuisine japonaise moderne et familiale, pour des raisons intimes.  ***** C'est une cuisine au carrefour de plusieurs cultures et époques : le washoku traditionnel (poissons crus ou cuits, riz, algues, mijotés de légumes...), magnifiant les ressources de son territoire, la friture, venue du Portugal (le fameux tempura...), le yoshoku, alliant Japon et Occident (pasta au tarako ou "à la napolitaine" [uniquement de nom], le fameux riz hayashi, sorte de bœuf au vin...), les influences indiennes (curry...), coréennes (kimuchi...), chinoises, bien évidemment. Ces différentes recettes se retrouvent dans

Toutes ces choses dans la cuisine...I

Peu de temps après notre arrivée, nous nous servons d'un petit apéritif, causant un peu avec le père, qui déballe ses foies gras faits maison - celui aux figues, celui aux poires -,  avant de nous glisser dans la cuisine. Notre mère est aux fourneaux, faisant sauter un wok. Des odeurs de crevettes sautées à l'ail ouvrent l'appétit. Nous entamons une discussion sans se mettre en travers de son chemin - elle souhaite ne pas être gênée dans ses mouvements, mais apprécie beaucoup de parler pendant ces moments là -. La cuisine maternelle a toujours été un point de ralliement... Né dans une famille française tout ce qu'il y a de plus ordinaire, j'ai eu la chance d'avoir une mère bonne cuisinière et curieuse des cuisines de l'Orient. Dernière d'une famille de six enfants, sa mère n'avait jamais eu le temps de lui apprendre ses recettes. Elle a développé son goût et son talent sur le tas, mais aussi avec l'aide d'un fameux livre

Un peu d'Ithaque dans le café

 Chaque lundi est rythmé par la visite au thérapeute, dans mon ancienne Ville. Ithaque est toujours là, mais je me rends compte de ses changements depuis l'arrivée du métro. En voie de gentrification, elle voit ses commerces populaires fermés peu à peu, pour être remplacés par des épiceries chics ou des boulangeries labellisées par des guides, proposant régulièrement de nouveaux produits. Un commerce de Bento s'est un installé un peu plus loin. Comme partout ailleurs du faux authentique de bon aloi apparaît, à l'instar de ce café évoquant une ancienne fabrique... dans un bâtiment qui n'existait pas il y a cinq ans. Le temps du passé industriel est bien loin. Le comédien à la salopette ne retrouverait pas l'esprit de sa ville, s'il revenait maintenant.   Alors que je pénètre dans le café kabyle, le patron m'interpelle : "- Comme d'habitude, monsieur ? " "- Oui, un express s'il vous plait". Je m'instal

Tombe 7 fois, relève toi 8

七 転び 八 起き - nana korobi ya oki - Tombe 7 fois, relève toi 8... Ce proverbe japonais parfois considérée comme un équivalent de "Les échecs conduisent au succès" comporte toutefois une nuance de taille : le succès final n'est pas envisagé et les échecs non considérés comme matière à enseignement. Pour moi il pointe la nécessité de se relever et continuer à faire face aux nouvelles épreuves qui vont nous arriver. Se relever c'est continuer à vivre. Je crois que l'on ne s'habitue vraiment jamais aux échecs. Le deuxième en matière professionnelle, après une nouvelle année de préparation. Tout ce temps investi induit forcément une grande dépense d'énergie, de fatigue physique et morale, de doutes.   J'ai choisi de prendre une pause jusqu'au nouvel an, avant de retourner sur le chemin des révisions le soir après le travail et le week end. Je lis, je vois beaucoup de films au cinéma. Je prends du temps pour moi et pour nous. Il est temps de rechar

Pas perdus

A la gare  de M, dans le 77,  un agent discute avec une nouvelle en lui parlant de la SPP, avant de préciser "salle des pas perdus". Ainsi tous les halls ont encore cette apppelation en interne donc. De ces pas perdus , inutiles, dans l ' attente du train qui  fera ces pas à notre place... La gare de Lyon a pour moi une saveur particulière : lieu d ' arrivée de la banlieue sud, elle possède une salle ornée d ' une fresque de Jean- Baptiste Olive, déroulée tout son long et en hauteur, représentant les différentes villes traversées par le train jusqu'au Grand Sud. Waza to (A dessein), j ' en perdais du temps à la traverser au début de ma vie active, le nez en l ' air, avant de rejoindre la ligne suivante. Je crois que les boutiques installées sous la fresque depuis, détournent le regard. Eeto, de Paris

La boussole intime

Le TER avec compartiments, tandis que le soleil blanchit les fenêtres. Une persistance sur la rétine d'un sentiment de voyage. Retour sur Paris. Une ou deux bosses ? Pour n'avoir pas bien su ce qu'était l'adolescence, celle qui est faite d'expériences variées, je me croyais peu empreint de nostalgie.  C'est que mon adolescence fut toujours un peu freinée par cet accroc à un gène du corps, me rendant en partie spectateur de ma vie et de celle des autres, rassemblant mon énergie pas à pas pour le chemin que je pourrais parcourir. Je liais sans doute un peu trop la nostalgie à la perte de l'âge d'or intime, cette période de l'adolescence où le champ des possibles et les jeux de séductions naissants font croire à l'humain qu'il peut posséder le monde. Mais la nostalgie de l'ailleurs s'installe et s'alimente de bien des manières.  Les racines, je les connais : les frustrations du quotidien et impressions d

Je n'arrive toujours pas à croire qu'ils soient des professionnels...

Il est un lieu commun dans nos sociétés de consommations, celui de nous avertir de ne pas nous attacher aux objets que nous possédons. Ou peut être faut il savoir s'en détacher au moment venu ? Mais nous y investissons parfois certaines charges émotionnelles importantes, à l'instar de ce porte monnaie que je possédais depuis plus de 10 ans, choisi par mon ex au Japon, petit et adapté à ma façon de vivre. Le vol d'un porte feuille, outre les désagréments de perte de carte bleue et d'identité, qu'il va falloir déclarer et renouveler, nous rappelle que les objets sont aussi des souvenirs... De fait, ma mère ne s'est toujours pas remise du vol de ses bijoux par des cambrioleurs il y a quelques années. Ce n'est pas la question du remboursement par des assurances qui la travaille, mais le témoin de ses années de couples avec mon père. Je suis parfois sidéré de "l'efficacité" des banques avec lesquelles je suis en relation, notamment en cas de