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Résidence à Paris entre France et Japon

Bien avant d'écrire ici, je me suis longtemps interrogé sur l'intérêt d'un blog en tant que journal intime.

L'égo n'est pas étranger à la tenue d'un blog: il s'agit de se montrer, mais de ne dévoiler qu'une partie de soi même. Un égo filtré en quelque sorte. De cette représentation naît certainement un échange stimulant avec les lecteurs éventuels.

Le blog a également une autre fonction, celle d'inciter à réfléchir sur son expérience et la formaliser en mots.

L'exercice reste cependant difficile : le journal intime se doit d'éviter d'être exclusivement centré sur soi même et ne pas être à l'opposé un journal de pure description extérieure.

Je préfère en fait l'expression journal de résidence, utilisé sur le blog de Lionel Dersot, car si l'intime rend les choses totalement personnelles, la résidence colle un homme à son lieu, elle le rend observateur par la force des choses.

En généralisant, ces carnets de résidents au Japon interrogent constamment les interactions et frictions éventuelles entre deux cultures. Il faut essayer de lire entre les lignes pour arriver à donner du sens à son histoire personnelle, la rencontre entre la France et le Japon ici.

Car des liens existent, à l'instar de ce sentiment de transparence pour les japonophones courant, indiqué par l'auteur de Tokyo: l'atavisme de l'étranger ne parlant pas (parlant mal) japonais reste fort. Celui qui comprend la langue semble devenir une impossibilité statistique: il perd de sa substance.

Cela ramène en arrière en 2000 alors que je déjeune avec une amie nippone sur un comptoir de restaurant d'Udon à Paris. Nous parlons dans la langue depuis un bon moment quand ma voisine de droite s'adresse directement à A. à ma gauche pour lui demander si elle peut prendre le cendrier en face de moi.

Je m'efface pour qu'elle le prenne.


êto, de Paris

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