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Affichage des articles du 2020

retour dans le passé: Mai -Tout change et rien ne change...?

Premières semaines de déconfinement - Mai 2020 - Tout Change et rien ne change ? 11 Mai : la promenade du matin délivre un peu d'inattendu. Ce promontoire de béton improvisé est pour une fois occupé par un pêcheur et son caniche qui aboie sans conviction. J'y ai mes habitudes depuis mars et mes promenades circulaires : essayer d'oublier la départementale tout en se focalisant sur cet endroit qui délivre une impression de nature, lorsque l'on s'avance à regarder au loin vers le pont de Paris, ou la rive opposée, si loin et si proche. Les échappées belles sont parfois juste une question d'angle. Sur une brève salutation nous nous partageons un instant le lieu avant de prendre congé sur un banal "bonne pêche".  Le début du déconfinement n'a sans doute pas apporté les changements de fond espérés. Le travail à distance continuera, certains établissements resteront fermés, les vacances ne résisteront pas aux 100 km de limite.  Mais l

la liberté des péniches, celle des oiseaux...

Même si l'abri de ta nuit est peu sûr et ton but encore lointain sache qu'il n'existe pas de chemin sans terme ne soit pas triste (Hãfiz - poète persan) In L'usage du monde de Nicolas Bouvier Le parcours du matin tend à prendre des allures de rituel. Les détails autrefois mis à jours par une lumière encore jeune, finissent par devenir invisibles et la limite d'une heure d'exercice dans un rayon d'un kilomètre s'impose comme une contrainte.  Flâner en ayant en tête ce banc isolé sur le parcours pour lire, tout en oubliant l'heure, serait sans doute vu comme un acte d'incivisme insupportable. Mais seuls les oiseaux et les péniches semblent libres ici... Je me contracte en rentrant, me ramasse devant l'ordinateur affecté au travail à distance, attendant la fin de la journée laborieuse sans autre transition que le passage d'une pièce à une autre. ...Et puis il reste la lecture pour dilater cet univers. Une

Occurrences régulières

Malgré la vie en confinement, pour tenter d'éviter la dérive de l'apathie solitaire, s'encourager à effectuer des taches avec régularité ou longtemps repoussées, est une activité salutaire. Il en va ainsi de l'odeur du matcha le matin ou de la sortie autorisée pour l'exercice individuel. Ces balades journalières rendent la contrainte plus douce et ouvre matière à réflexions, évocations. Je me sclérose si je ne peux marcher. En marchant les idées circulent. La matière pour écrire ou composer aussi. Les rêveries vagabondes. Le souvenir d'un soleil zénithal sur une ville balnéaire en septembre où se devinent encore quelques occupants derrière les volets fermés. Les pages tournées de Chroniques Marsiennes pendant l'adolescence. Cette atmosphère de fin du monde avant un éventuel renouveau. Une idée "fin de siècle"... Eeto

fragments du passé au présent

Je me souviens de fragments... Direct raté, il  fallut bien se résigner à se rabattre sur l'omnibus. Carreau d'arbalète fusant dans la nuit, le RER sépare de son souffle deux réalités, le monde de l'hyper centre, laissé derrière lui et le monde excentré de la grande banlieue, jusqu'à son terminus, un dead-end, impasse où l'on ne peut aller plus loin, sauf à  marche forcée pendant une heure. C'est que là bas, l'heure est bien peu propice aux bus nocturnes. À chaque étape, le RER crache Son lot d'égarés , se vidant progressivement de sa substance et avec le temps, l'esprit fatigué vire au fantasme. La gare reste encore animée à sa sortie, tandis que les horloges sonnent la première heure; on y scande des "taxis" comme d'autres crient Malborough à la sortie d'Aubervilliers ou de Barbès, pour vendre des produits de contrebande. Vite, s'éloigner de tout cela, brûler toutes les étapes jusqu'au silence des vo

Petite chronique d'un confinement français

Dimanche 15 Mars, dans la lointaine banlieue où j'ai déménagé l'été dernier. semblant ignorer nos turpitudes humaines l'arbre épanoui Après un trajet au bureau lundi 16 mars 2020 dans une rame presque vide, la découverte des instructions pratiques relatives au confinement sur mon lieu de travail - je ne dispose pas de la télévision, ne regarde pas mes mails professionnels le week-end et m'étais trouvé assez éloigné d'internet ce jour- je pris le train du retour en pensant à mes échanges sur la situation actuelle avec les collègues venus travailler, faute d'avoir eu les instructions à temps : la responsabilité de chacun, les mesures de "confinement social" personnelles à prendre en compte, tout autant que l'adaptabilité de nos tâches à un télétravail à établir de façon impromptue . Il est assez fascinant, sans juger de la pertinence de ces mesures censées lisser un pic de pandémie grave, que, pour un gain de sécurité, la majo