Je me souviens de fragments... Direct raté, il fallut bien se résigner à se rabattre sur l'omnibus. Carreau d'arbalète fusant dans la nuit, le RER sépare de son souffle deux réalités, le monde de l'hyper centre, laissé derrière lui et le monde excentré de la grande banlieue, jusqu'à son terminus, un dead-end, impasse où l'on ne peut aller plus loin, sauf à marche forcée pendant une heure. C'est que là bas, l'heure est bien peu propice aux bus nocturnes. À chaque étape, le RER crache Son lot d'égarés , se vidant progressivement de sa substance et avec le temps, l'esprit fatigué vire au fantasme. La gare reste encore animée à sa sortie, tandis que les horloges sonnent la première heure; on y scande des "taxis" comme d'autres crient Malborough à la sortie d'Aubervilliers ou de Barbès, pour vendre des produits de contrebande. Vite, s'éloigner de tout cela, brûler toutes les étapes jusqu'au silence des vo