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Petite chronique d'un confinement français


Dimanche 15 Mars,
dans la lointaine banlieue où j'ai déménagé l'été dernier.

semblant ignorer
nos turpitudes humaines
l'arbre épanoui


Après un trajet au bureau lundi 16 mars 2020 dans une rame presque vide, la découverte des instructions pratiques relatives au confinement sur mon lieu de travail - je ne dispose pas de la télévision, ne regarde pas mes mails professionnels le week-end et m'étais trouvé assez éloigné d'internet ce jour- je pris le train du retour en pensant à mes échanges sur la situation actuelle avec les collègues venus travailler, faute d'avoir eu les instructions à temps : la responsabilité de chacun, les mesures de "confinement social" personnelles à prendre en compte, tout autant que l'adaptabilité de nos tâches à un télétravail à établir de façon impromptue.

Il est assez fascinant, sans juger de la pertinence de ces mesures censées lisser un pic de pandémie grave, que, pour un gain de sécurité, la majorité des gens se soient coulés assez rapidement dans un état de privation de leur liberté individuelle, que le système se base sur des déplacements contrôlables par les forces de l'ordre, même s'il s'agit d'une attestation sur l'honneur. Quitte à ce que l'on glisse sur de nouvelles mesures... Sans plus investir dans les ressources médicales. Espérons ne jamais en arriver là.

Moins surprenant est le retour de cette morale continuelle de la culpabilisation d'autrui  en matière de politique publique, de médias ou de CSP supérieures , que l'on retrouva autant concernant les gilets jaunes que l'écologie.

Je ne peux que souhaiter que ce temps là soit un moyen pour tous de se retrouver soi même.


*****

La vie s'organise petit à petit en temps de confinement : prenant mon petit déjeuner, j'aperçois le matin une femme dans la rue lançant un sac (de provisions?) au delà d'une haie, sans doute pour éviter un contact.



Eeto,

Le 19/03/2020

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