Je notais tout au long de ces mois ces idées qui me traversaient quand j'avais la chance d'avoir un ordinateur sous la main. J'essayais sans doute de rattraper un ancien moi qui s'enfuyait. En reprenant ces fils, j'en détricotais certains, assez incohérents pour tomber sur les notes reportées d'un carnet noirci pendant sa venue. A présent elle redevient un souvenir évanescent, un passé irréel.
Je retrouvais quelques jours plus tard, dans le sac contenant quelques livres que C m'avait donné pour faire de la place, un étui à mouchoirs. C'est dire que lorsqu'il m'avait invité je n'avais pu retenir quelques larmes lorsque sa compagne japonaise s'était mise à préparer un tonkatsu. Le tonkatsu dont la similitude sonore avec "katsu" gagner représente un peu un ex-voto que l'on va ensuite manger. Cela rappelait tellement de souvenirs lorsque j'étais marié et essayais de réussir un concours...
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Sa venue pour clore une période de notre vie était encore très présente...
Ainsi, la revoir fut douloureux. Je retrouvais les raisons qui m'avaient fait aimer cette personne au-delà de la raison. Je retrouvais cette froideur des dernières années, cette proximité - néanmoins - des personnes qui ont partagé quelque chose de fort en commun.
Ce jour-ci, j'ai bu du saké dans sa tasse à café pour exorciser mes démons. Mais ils étaient toujours là. Et l'idée du néant toujours tapie au fond, quelque part, prête à bondir.
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Il y a dans la version d'"Ain't No Sunshine" par Junko Ohashi un sentiment d'urgence que je ressens comme insoutenable. Depuis longtemps, je suis incapable d'écouter certains morceaux comme avant. Ils me sont devenus un peu étrangers.
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Je ressens toutefois une certaine stabilité. Il me prend des envies de vie plus simple, de lectures et de Japon. L'objet Japon n'a pas disparu.
Fin 2013 Eeto de Paris
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