(...) l’utilisation de la langue et les écarts avec ce qui est “correct” devenant insupportable (...) [1]
Ce passage se retournait dans ma ma tête depuis un bon moment. Revenir sur cette lecture après une période de deux ans me bousculait, le rapport avec la langue ne me semblant pas totalement pacifié dans un couple mixte.
La situation idéale où les deux conjoints partagent une relation appaisée sur la base d'une connaissance courante des mots de l'autre m'apparaît comme faussée : la compréhension totale d'une langue non maternelle n'existe pas et le niveau acquis n'est pas identique entre les deux personnes.
Il serait salutaire d'abandonner l'idée de la naissance d'une compréhension intuitive formée par l'expérience et l'amour du couple, et de ne plus lier cette compréhension du couple à celle du langage - la méconnaissance en constituant un frein-.
De fait, les rapports de langue sont des rapports de force, des rapports de tension qui ne tournent pas forcément à l'avantage de celui qui maîtrise le vocable de l'autre car repose sur lui la responsabilité de la transmission du message à l'extérieur: il y a danger à transmettre pour autrui et risque de voir ses erreurs reprochées et présentées comme des difficultés de couple.
Il s'agirait alors pour le couple d'abandonner l'idée de se comprendre totalement, mais d'y travailler à cette compréhension, de se créer une langue vernaculaire commune composée des deux langages - avec leurs erreurs -, et d'habitudes de communication (les gestes, le dictionnaire électronique, etc...).
eeto, de Paris
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