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Les frontières I

" le conjoint français a vraiment l’impression de perdre... une demi-journée, et ce n’est pas une impression, mais depuis le jour de ses noces on lui fait comprendre qu’il est suspect du fait d’avoir épousé un étranger ; je parle d’expérience"

Maître Eolas [1]

Dans le cadre du discours sur l'identité nationale dont un de ces membres s'est emparé avec une visée électoraliste, on oublie que la recherche introspective de son identité ne mène pas à une fierté mais à l'acceptation de soi dans ce que l'on a d'entier: ses défauts et ses qualités.

Et la fierté? Elle est en berne lorsque l'on a à faire avec les services des étrangers d'une préfecture dans lesquels les non-français ne sont décidément pas toujours des usagers comme les autres.

Ainsi depuis quelques temps, il y a une boule au fond de ma gorge qui ne disparaît pas, une forme de révolte, de sentiment d'injustice organisée, institutionnalisée. Il aurait été difficile de trouver de mots aussi justes que ceux de maître Eolas, avocat à la cour.

Dans notre cas précis, le conjoint de ressortissant français dispose d'un droit au visa de long séjour (supérieur à trois mois). Il ne pourra lui être refusé (sauf en cas de fraude, d'annulation du mariage, de menace à l'ordre public ou en cas de non production de l'attestation de suivi de la formation à la langue française et aux valeurs de la République ).

Il est donc éligible à l'obtention de la carte de séjour (1 an) et la carte de résident (10 ans, à la condition d'avoir 3 ans de mariage révolus). La carte de résident ne peut être demandée de suite et l'étranger est dispensé d'un premier titre de séjour quand il arrive en France [2].

Une fois la théorie posée, tout se corse lorsque nous avons affaire à la préfecture : le sentiment d'entrer dans une vie à échéances s'installe pour ne plus repartir....

êto, de Paris

[1] qu'est-ce qu'être français du blog http://www.maitre-eolas.fr
[2] ici de vie publique.fr

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