Elle fut très affectée par le tremblement de terre et le tsunami. Nous n'y étions pas. Et également soulagés de n'avoir aucune famille ou amis touchés par le désastre.
Peut-être y avait il une forme de culpabilité de se trouver loin du danger, mais elle avait avoué qu'elle ne se serait sans doute pas trouvée concernée aussi profondément si elle avait été au Japon (à proximité de sa famille).
En espérant le mieux pour ceux qui ont été touché, nous avons alors participé dans la mesure de nos moyens, à distance et sans publicité, car ce qui l'irritait le plus était la volonté d'affichage évoquée sur mixi ou autres communautés internet ("j'ai fais un don de xxxx. Et vous?"; "je suis enceinte et dois bientôt accoucher. Je vais m'accrocher aussi"). Ou bien l'organisation de "free market" (vides greniers) dont les résultats seraient reversés à une association caritative : il serait sans doute plus efficace pour chaque exposant de faire un don à une association caritative. Le plus important serait il de se réunir ici ?
Dans tous les cas les actions qui se profilent pour le Japon possèdent une fonction cathartique, mais ne se positionnent pas sur un "que faire maintenant et pour le futur?".
"Il y a un besoin d'agir". "Les choses doivent changer". Le feront elles vraiment ?
J'ai envie de reprendre les mots de Lionel Dersot à mon compte : l'aspiration au changement amènera déception si elle n'est appliquée par soi et sur soi.
Ici avec l'alternance pluie et beau temps, les fleurs des arbres disparaissent plus vite qu'un cerisier au Japon. Nous nous sentons glisser inexorablement vers un été sans prélude.
En Mai, nous reprendrons le chemin de l'hôpital et celui de la préfecture.
Eeto, de Paris
Une amie japonaise à Paris se trouvant alors dans sa préfecture natale de Gunma m'a écrit avoir eu "la chance de vivre ce tremblement de terre". Elle a ainsi évité la culpabilité de ne pas y être, ce qui boucle la boucle. Pensez aux enfants japonais élevés même loin du Tohoku dans le discours morne et catastrophique d'avant même le 11.3 n'entendant et ne voyant que des choses qui invitent à se prostrer dès le plus jeune âge. Courage.
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RépondreSupprimerMerci pour votre message.
RépondreSupprimerEeto