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Les cartes postales jaunies de la chambre de la maison familiale

Je passe aujourd'hui quelques jours chez mes parents, à la jikka (maison familiale), avec le chat. La petite bête semble s'habituer après un voyage en voiture un peu difficile...Et un pantalon mouillé par son stress.

Ma chambre sert à présent de pièce pour l'ordinateur du père et de rangement des jouets de neveux et nièces en plus d'un clic clac pour les invités. Reste tout un tas d'affaires me concernant ici. C'est à la fois rassurant et angoissant, le retour. Je retrouve mes rangées de livres d'arts japonais à la même place, comme si j'étais parti il y a quelques jours. Ils ramènent à un passé tourné vers l'Est et une notion d'avenir potentiel qui existait. Maintenant. Rien.

Je profite donc de ces quelques jours pour faire du tri, du rangement, des cartons. Mes parents envisagent toujours de partir en région pour leur retraite, mais tous leurs enfants et petits enfants sont dans l'île de France. Ils hésitent. Le rangement en boites leur permettra de créer de l'espace soit pour simplifier ce futur départ, soir pour entasser d'autres choses.

J'ai besoin moi de replonger dans ce passé dont les souvenirs de bonheur sont parfois douloureux, afin de trier, faire le point, ranger, classer, jeter, ordonner, archiver et mettre en cave. Sans doute.

Les cartes postales du mur sont à l'instar de ce passé : images conventionnelles gondolées, aux couleurs parfois fanées, reçues autrefois autrefois d'amis du lycée et de l'université. Je leur demandais souvent de m'envoyer une petite carte postale de leur voyage, cela m'évoquait un ailleurs auquel je n'avais pas accès.

Et puis j'ai commencé à les décrocher et les dépoussiérer à la demande des parents. Il faudra bien les jeter ou ranger, dans la boite à chaussures, qui sait. Celle où se trouvent les lettres qu'elle m'envoyait en libellant le début ainsi : suki na hito he, à celui que j'aime....

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