Ce matin aux heures dorées, le lever me laissait une saveur étrange après plusieurs nuits d'insomnies répétées. Je me remémorais dans un état proche de l'inconscience mon passage dans la maison familiale.
Et cette "boite à souvenirs" où j'avais entreposé ce qui me reliait à elle...
Des photos...
... des fragments de poèmes de mirliton parfois inachevés...
Comme celui-ci, qui me revenait aussi clairement que si je l'avais écrit hier :
Le train :
Alors que ma raison déraille
Le paysage se défile sans cesse
Et mon pauvre cœur qui défaille
Pour me ramener à toi se presse
(avril 2004)
Nous nous étions rencontrés l'année d'avant et débutâmes notre histoire en janvier 2004. Des vies séparées par plusieurs pays pendant un peu plus d'un an. Je repartais la voir cette année (2004), le mois suivant cette composition, laquelle m'était venu dans un RER dans le cadre de l'attente insupportable.
Il y avait à l'époque la sensation d'un lien, d'une compréhension mutuelle même si la langue divergeait et la transmission de ce genre de texte apparaissait difficile.
La langue japonaise s'épargne souvent le sujet d'une phrase : le contexte - et les liens sentimentaux en font sans doute partie aussi - joue beaucoup pour la compréhension d'une phrase.
Il fut un temps où elle comprenait que la phrase suivante "kyô ha gu-ai ga warukatta". (ie : ne pas se sentir bien) se rapportait à moi plutôt qu'au chat.
*****
Hier, j'ai été invité par H san, dans son cercle culturel. Beaucoup de mamies, très sympathiques. H, nipponne catholique en France depuis des années a un regard sur la vie et les échanges culturels d'une profondeur que j'envie. Les japonais résidents en France de longue date ont une forme d'expérience de l'échange, de l'adaptation et de la résilience qui interpelle.
A contrario, le jeune K. est un révolté, brillant francophone, presque un miroir par certains côtés. Il a sa propre façon à lui de faire face, avec la rage de son égo.
Tous ces parcours m'intriguent...
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