Accéder au contenu principal

Le mail

J'ai eu bien peu de contacts depuis son départ en octobre dernier jusqu'à ce qu'elle m'envoie quelques mails il y a peu et me contacte par téléphone pour m'informer d'un retard de règles depuis cinq semaines se concluant par un test positif.

Et elle me dit qu'elle ne portera pas à terme cet enfant. Après avoir réfléchi, économiquement elle ne peut l'élever. Elle va donc faire un IVG et doit s'habituer à ne jamais avoir d'enfant.

C'est comme si je portais le poids d'un péché et d'une faute : comme si par ses mails et son appel téléphonique elle avait voulu subconsciemment, inconsciemment, souhaiter que je lui dise reviens avec cet enfant en devenir.

Je suis triste, en colère, fataliste, dérouté, tourmenté.

Je ne sais pas ce qui s'est passé là-bas,
qui elle a rencontré,
pourquoi n'a-t-elle pas eu de rapport protégés,
pourquoi est-elle tombée enceinte aussi rapidement avec cette personne (alors que nous attendions désespérément pendant des années...),
pourquoi elle réfléchit à ne pas le mener à terme ou à être une mère célibataire sans en parler avec cette personne,
pourquoi elle m'en parle,


Et je sens le poids d'un péché peser sur mes épaules, tout agnostique que je suis. Mes mots pourraient ils changer ce devenir ? Je comprends que nos chemins doivent se séparer, que ce qui nous lie était, mais puis-je lui conseiller de tenir bon ? Une mère célibataire peut-elle vivre correctement au Japon ? Puis-je prendre la responsabilité de mes mots ?

Le fait que son départ soit de son fait, qu'elle ai choisi son destin n'en enlève pas le poids.

La condition humaine me semble porteuse de fardeaux.



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Août se cherche un peu

Ainsi s'achève...  FIN Ces lettres ont cette saveur de l'éphémère joie d'un accomplissement de fin d'été.   夏の果 marque pour moi cette apogée imaginaire du basculement dans un autre univers.  L'été à Paris, lui, est à apprivoiser, tant ses pics de chaleurs sont de plus en plus redoutés dans des logements mal adaptés... Dormir à plus de 30 degrés cela épuise.  La chance fut sans doute la venue de quelques vagues de fraicheurs brisant la monotonie calorifère . Cet été parisien offre  pourtant des opportunités et promesses de  motivations pour des activités souvent inabouties le reste de l'année : ici une lecture de roman, là un développement photos... Et puis, profitant de l'absence d'activités extra-professionnelles pendant deux mois, j'ai décidé de me remettre à écrire des nouvelles. L'envie était revenue il y a quelques mois, à l'occasion d'un voyage au Japon, avec une interrogation : où écrire à Tokyo ?  L'autre jour K me conseillait

Tombe 7 fois, relève toi 8

七 転び 八 起き - nana korobi ya oki - Tombe 7 fois, relève toi 8... Ce proverbe japonais parfois considérée comme un équivalent de "Les échecs conduisent au succès" comporte toutefois une nuance de taille : le succès final n'est pas envisagé et les échecs non considérés comme matière à enseignement. Pour moi il pointe la nécessité de se relever et continuer à faire face aux nouvelles épreuves qui vont nous arriver. Se relever c'est continuer à vivre. Je crois que l'on ne s'habitue vraiment jamais aux échecs. Le deuxième en matière professionnelle, après une nouvelle année de préparation. Tout ce temps investi induit forcément une grande dépense d'énergie, de fatigue physique et morale, de doutes.   J'ai choisi de prendre une pause jusqu'au nouvel an, avant de retourner sur le chemin des révisions le soir après le travail et le week end. Je lis, je vois beaucoup de films au cinéma. Je prends du temps pour moi et pour nous. Il est temps de rechar

Comme hier

Je me suis rendu compte il y a longtemps que ma plume ne s'épanouissait que dans la mélancolie. Et bien loin de l'orbite des famines  à vouloir conquérir le monde, n'en déplaise à Raymond. Encore aujourd'hui comme hier... Nous filions dans la nuit avec pour image rémanente cette scène de traversée capitale, et dans un ton dramatique, nous tentions d'atteindre une ligne de fuite dépourvue de couleurs, entre obscurité de black-out et l'étourdissement de néons d'enseignes à l'éclat vif, encore ouvertes. Ici gisaient, évocateurs, les souvenirs ici d'un photographe de baiser, là d'un directeur lumière de la bête, enchantant le monde que nous fréquentions. À présent nous louvoyons sur nos espace imparti, les remplissant de stratégies d'évitement. Sera-ce si bien demain et encore mieux après ?