Accéder au contenu principal

Lecture caniculaire

"Quand la route fut dégagée, la voiture redémarra et je laissai derrière moi Boone, mon printemps et mes saumons. J'étais venu ici pour avoir une histoire à raconter, mais il se passa un certain temps avant que je ne trouve quelque chose à dire." - PETE FROMM
 
Le bleu ondulé du ciel me frappe à la sortie du métro de la quatorze, le public étonnant de la chaine de la grenouille, enfouit ses frites au clacos, tacos et pintes à bière, la sueur coulant sur les visages. Rouges écrevisses, les femmes ne sont plus belles. Il est 15h30. Je soliloque souvent dans mon paysage mental, les trouvant courageux, avant de reprendre mon livre sur l'hiver, pour quelques pages encore, marchant dans la rue. Mieux vaut risquer sa vie distraitement à tourner des pages d'un livre qu'en passant son pouce sur un écran.



Pete Fromm, dans un roman autobiographique sur son hiver à Indian Creek, me parle : Il ne s'agit sans doute pas de l'un des écrivains de l'école du Montana, mais le lieu est là. Sur un coup de tête Pete Fromm, un citadin pur jus, décide de prendre un petit job de plusieurs mois pour les eaux et forêts, à vivre dans une cabane pendant tout un hiver afin de s'occuper d'un bassin à saumons (notamment à en casser la glace pour éviter l'asphyxie de ces poissons). De son séjour en pleine nature américaine, il en tirera une expérience fondatrice et un roman bourré d'humour sur l'apprentissage d'un amateur.



Une lecture adéquate en plein retour du cagnard français : cette chaleur sèche et étouffante, comme ses mauvaises nuits répétées, sans climatiseurs, tandis que le mercure refuse obstinément de redescendre en dessous des 30°. 

Un nouvel épisode caniculaire est de retour.

 

Eeto

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Août se cherche un peu

Ainsi s'achève...  FIN Ces lettres ont cette saveur de l'éphémère joie d'un accomplissement de fin d'été.   夏の果 marque pour moi cette apogée imaginaire du basculement dans un autre univers.  L'été à Paris, lui, est à apprivoiser, tant ses pics de chaleurs sont de plus en plus redoutés dans des logements mal adaptés... Dormir à plus de 30 degrés cela épuise.  La chance fut sans doute la venue de quelques vagues de fraicheurs brisant la monotonie calorifère . Cet été parisien offre  pourtant des opportunités et promesses de  motivations pour des activités souvent inabouties le reste de l'année : ici une lecture de roman, là un développement photos... Et puis, profitant de l'absence d'activités extra-professionnelles pendant deux mois, j'ai décidé de me remettre à écrire des nouvelles. L'envie était revenue il y a quelques mois, à l'occasion d'un voyage au Japon, avec une interrogation : où écrire à Tokyo ?  L'autre jour K me conseillait

Tombe 7 fois, relève toi 8

七 転び 八 起き - nana korobi ya oki - Tombe 7 fois, relève toi 8... Ce proverbe japonais parfois considérée comme un équivalent de "Les échecs conduisent au succès" comporte toutefois une nuance de taille : le succès final n'est pas envisagé et les échecs non considérés comme matière à enseignement. Pour moi il pointe la nécessité de se relever et continuer à faire face aux nouvelles épreuves qui vont nous arriver. Se relever c'est continuer à vivre. Je crois que l'on ne s'habitue vraiment jamais aux échecs. Le deuxième en matière professionnelle, après une nouvelle année de préparation. Tout ce temps investi induit forcément une grande dépense d'énergie, de fatigue physique et morale, de doutes.   J'ai choisi de prendre une pause jusqu'au nouvel an, avant de retourner sur le chemin des révisions le soir après le travail et le week end. Je lis, je vois beaucoup de films au cinéma. Je prends du temps pour moi et pour nous. Il est temps de rechar

Comme hier

Je me suis rendu compte il y a longtemps que ma plume ne s'épanouissait que dans la mélancolie. Et bien loin de l'orbite des famines  à vouloir conquérir le monde, n'en déplaise à Raymond. Encore aujourd'hui comme hier... Nous filions dans la nuit avec pour image rémanente cette scène de traversée capitale, et dans un ton dramatique, nous tentions d'atteindre une ligne de fuite dépourvue de couleurs, entre obscurité de black-out et l'étourdissement de néons d'enseignes à l'éclat vif, encore ouvertes. Ici gisaient, évocateurs, les souvenirs ici d'un photographe de baiser, là d'un directeur lumière de la bête, enchantant le monde que nous fréquentions. À présent nous louvoyons sur nos espace imparti, les remplissant de stratégies d'évitement. Sera-ce si bien demain et encore mieux après ?